Présentation du Tarot initiatique « Les cartes de l’Homme Nouveau » de Jacques Lucas
Au cœur des cycles de la vie (autour des « Cartes de l’Homme Nouveau »)
Différents cycles universels sont observables tout au long de l’existence. Ils ponctuent la vie de chacun(e). Nous naissons, sommes bébés puis enfants, adolescents, adultes, mûrs, vieux … et nous finissons tous par mourir. Ce cycle complet de l’existence m’a inspiré la création d’un tarot initiatique : “Les Cartes de l’Homme Nouveau*”.
Les cycles de la vie
A l’image de ce cycle, chaque évènement présente un début et une fin. Chaque projet est conçu puis mis en place pour aboutir ou non à sa réalisation. Ces mini-cycles de vie ainsi que d’autres dont je vais parler plus bas sont en résonance avec le grand cycle de l’existence qui est décrit dans “Les Cartes de l’Homme Nouveau”. J’ai analysé les étapes majeures de l’existence et j’y ai superposé les étapes du cycle de maturation psychique ainsi que le “déroulé” de n’importe quel projet et j’ai constaté une cohérence. Cela donne sens à la vie autant qu’à chacune de nos entreprises. La pleine intégration des étapes du cycle de vie ouvre le champ de conscience et mène à l’unité en soi, vers la réalisation de l’Etre. Commencent à émerger, de plus en plus nombreux, des êtres en chemin de Réalisation. Je les nomme “Hommes Nouveaux”. Ils se posent des questions métaphysiques et quêtent l’unité et la “Reliance” à eux-mêmes ; aux autres et au “Grand-Tout”.
A chaque âge
Chaque âge est porteur de qualités particulières, d’originalités, de potentiels et d’intérêts spécifiques. Par exemple, l’enfance, sauf exception, n’est pas un temps de transmission. Au contraire, c’est l’époque du jeu, des acquisitions, des formations, de l’éducation et de l’expérience personnelle mais aussi de l’insouciance. A l’opposé, il est rare qu’un vieillard se forme à un métier, passe le permis de conduire ou apprenne une langue étrangère : la vieillesse est un temps de bilan et de préparation à la mort. Notre âge, nos états de conscience, notre degré d’ouverture et de maturité influent sur nos projets, nos actes et nos vécus. L’avancée en âge et l’expérience apportent, en général, une maturité : les pôles d’intérêts sont différents. On s’ouvre à la profondeur, aux autres, au sens des choses. Et chaque moment de l’existence se présente comme une opportunité d’élévation.
Devenus adultes, chaque entreprise, parce qu’elle s’inscrit dans un cycle calqué à celui de la vie est une chance pour nous apprendre ou nous en rappeler la finalité : la “Reliance”. Cependant la conscience ne suit pas forcément les caractéristiques inhérantes aux âges ; par exemple : certains jeunes sont vite “vieux “, en eux-mêmes, alors que des vieillards gardent “l’esprit jeune” toute leur vie. Et des jeunes adultes s’impliquent parfois dans une démarche spirituelle alors que des personnes âgées, qui auraient le temps de s’y intéresser, s’ennuient et “trompent” le temps. Certains moments cruciaux ponctuent l’existence.
Le temps du Bilan
Ainsi, la rencontre amoureuse, la naissance d’un enfant, le chômage, un divorce ou la vieillesse imposent « un temps de bilan » qui marque et peut transformer l’existence. Pourtant, il est possible de “faire le point” à d’autres moments de l’existence : à chaque anniversaire ou lors de moments choisis pour l’introspection. Chaque événement peut être perçu et vécu comme une opportunité de changement, de maturation et provoquer une élévation du plan de conscience et de l’axe de vie (le moi égotique ou le soi spirituel, par exemple. La quête de l’harmonie, de l’amour et du plaisir, alliée à l’instinct de reproduction (création) mobilise chacun(e) dès l’adolescence. La rencontre (et ensuite la relation amoureuse) active l’idéal, les projections et quelquefois l’utopie.
Mais la relation amoureuse est surtout un moment très spécial qui soulève les enjeux du rapport masculin / feminine ; dans la relation mais aussi en soi. Et c’est une clé majeure dans la perspective d’une démarche personnelle vers la réalisation du Soi. Dans le tarot que j’ai créé, l’étape amoureuse est aussi particulièrement décisive ; on le verra plus bas.
Pour mieux comprendre ses enjeux, voici quelques réflexions :
La rencontre :
il y a des millions de spermatozoïdes (principe masculin) qui cherchent à féconder un seul ovule (principe féminin). Dès la conception, après l’éjaculation, c’est la ruée des spermatozoïdes vers l’ovule. En héritage, le masculin est riche en nuances et il présente une grande diversité d’expression : multiplicité d’action ; variété de comportement … . Le masculin se fonde sur la compétition, la performance et il cherche à atteindre un but. Alors que le féminin porte l’unité, la passivité et la réceptivité. Habituellement, on trouve une dominante féminine chez les femmes et masculine chez les hommes mais l’un comme l’autre sont empreints de ces deux composantes.
La fécondation :
l’union des principes masculin (le spermatozoïde) et féminin (l’ovule) peut aboutir après une formidable multiplication et structuration cellulaire à la création d’un petit être. En parallèle, nombreux sont ceux qui changent radicalement de vie à la suite d’une rencontre amoureuse. Ils créent une famille. Et lorsque cette alliance des principes masculin et féminin se fait en soi, alors vivre devient une création. Il n’y a plus de manque à être aimé ni à aimer. Une jouissance proche des sensations orgasmiques est accessible par la seule attention qu’on lui porte et qui peut devenir une vraie méditation. A noter : c’est dans l’ovule que se développe le foetus et c’est dans le féminin qu’un être humain s’épanouit et se réalise, sous l’influence d’une motivation “masculine”.
L’inclusion dans une matrice.
Les matrices sont nombreuses : la famille bien sûr, que ce soit celle d’origine ou celle qu’on fonde. Et même une entreprise professionnelle peut être considérée comme une matrice ainsi que le cercle des amis, etc … . Mais la vie nous impose tôt ou tard de sortir de cette matrice pour en créer une autre.
Le cycle de vie décrit par “Les Cartes de l’Homme Nouveau” se déroule dès qu’il y a sortie d’une matrice pour émerger dans une nouvelle. A chaque fois, c’est un temps de transformation et d’évolution ; une “re-naissance” ! Parce que ce passage est conditionné par la mobilisation des énergies vitales de l’Etre qui traverse tout le cycle de l’existence. Dans le tarot, j’ai nommé cette énergie primaire : “l’Erection” (c’est une caractéristique majeure du masculin mais les femmes aussi, bien sûr, peuvent la ressentir en elles : aller vers, se dresser ou se re-dresser, agir, l’homo-erectus etc … .).
A chaque Projet
Chaque projet, parce qu’il sollicite “L’Erection”, initie un nouveau cycle mais à chaque fin de cycle, au moment où nous quittons une matrice pour passer à une autre, un mini-deuil ( “La Mort” ) se profile … et ce n’est pas toujours facile de laisser la place à du neuf, à l’inconnu … ! Mais un nouveau projet émergera qui sera une nouvelle chance d’intégrer les propriétés des différentes étapes de la vie. D’ailleurs, il est souvent nécessaire de “pratiquer” de nombreux cycles à travers différents évènements et situations afin d’épuiser les motivations égocentriques et accéder à la dimension spirituelle. Le psychisme mais aussi “l’âme” ou l’esprit s’enrichissent au fil des passages d’une matrice à une autre jusqu’à intégrer suffisamment de maturité. Notons que les personnes confrontées à la survie n’ont pas les mêmes préoccupations que ceux qui vivent dans un douillet confort. La Pyramide de Maslow** est éloquente à ce sujet. Il est normal que les motivations premières de tout individu soient axées sur l’ego : le “petit moi”. Mais après la satisfaction primaire des besoins, les désirs et aspirations s’orientent vers des horizons plus élevés : l’intérêt pour l’autre, l’amour puis la spiritualité et les questions qui interrogent le sens de l’existence.
De manière très résumée, la vie propose 3 grands axes d’investissements :
1) La réalisation du “petit moi” (l’ego) ; c’est la part masculine qui est ici fortement investie : l’affirmation de soi, l’action, l’efficacité, la performance, le savoir-faire, la compétence, l’action, l’agressivité, le rationnel, la projection dans le futur et la logique sont concernés. Réussir pourrait en être le « maître-mot ». Dans les “Cartes de l’Homme Nouveau”, 45 facettes du masculin sont décrites par les 45 lames porteuses d’archétypes contemporains du masculin.
2) La réalisation de la vie relationnelle et affective ; c’est plutôt la part féminine qui est impliquée : la sensibilité, la relation, les sentiments, la réceptivité, l’intuition, la communication, le partage, l’irrationnel et le goût du moment présent. Dans les “Cartes de l’Homme Nouveau”, une lame : “Le Féminin” exprime l’irruption de cette faculté à recevoir sans censure ; à accepter les ressentis quels qu’ils soient. Et deux autres : “L’Union Sacrée” et “Le Coeur”, marquent l’alliance du masculin et du féminin, en Soi, mais aussi parfois au travers de la sexualité. “Aimerde manière inconditionnelle” ou la générosité pourrait être son maître-mot.
3) La spiritualité ou la quête et l’expression du Sens. C’est l’ambition de “l’Homme Nouveau” car se sentir en phase, en lien avec le “Grand-Tout” est sans doute la finalité de l’existence. C’est un privilège de la sentir … . Dans le jeu, “l’Initiation” est un tournant qui guide le consultant vers cette dimension du Soi. La “Reliance” (ou “l’Unité”) pourrait en être le maître-mot.
De plus, nous vivons une époque où valeurs, places et fonctionnements de l’homme comme de la femme sont chamboulés. L’époque de la femme au foyer et de l’homme au travail est révolue. Les femmes d’aujourd’hui, par leur investissement social épanouissent plus facilement leur part masculine qui d’antan était limité aux aspects de femme au foyer ou de mère. En même temps, a contrario de leurs pères, les hommes sont sollicités par leur femme pour assumer des responsabilités familiales et ménagères qu’ils n’aiment pas forcément effectuer et qui engagent leur part féminine. Alors, la difficulté à réussir un couple (sinon à vivre une relation harmonieuse) se trouve renforcée quand l’homme se trouve dépossédé de la brillance virile procurée par une vie professionnelle satisfaisante ! Et puis, certaines femmes, en assumant vie professionnelle et vie familiale sans appui de leur mari, sont acculées à endosser les habits de “superwoman”. Ce qui est ni simple ni facile … ! Si bien que chaque adulte pour se sentir bien, à sa place, doit découvrir et apprendre à aimer des tâches qui étaient habituellement accomplies par le parent de sexe opposé. Les hommes, en particulier, sont tenus, s’ils veulent vivre une relation amoureuse équilibrée, où chacun est heureux, de se remettre en question et de trouver satisfaction dans l’exercice de leur part féminine.
Bref, revenons à l’amour, au couple et à la rencontre homme / femme : Souvent, au travers des premières histoires d’amour, chacun tente de résoudre ses propres problématiques affectives et cherche à combler des carences ainsi qu’à guérir des blessures. On bute sur les lieux mal négociés de l’enfance ; des enjeux de possession, de jalousie, de quête de validation ou de sécurité viennent polluer ce qui pourrait être une réelle relation d’amour. Et avec le temps, les névroses de chacun, moteurs de l’attraction première, deviennent des obstacles à l’épanouissement. Les habitudes, un attachement déplacé, la sécurité existentielle et les intérêts remplacent l’élan amoureux. Alors, “l’amour” devient parfois une “peau de chagrin”. En effet, pour qu’une rencontre amoureuse dure et reste pleinement épanouissante ; qu’elle mène à une vraie “Reliance” (ou bien qu’elle en soit le détonateur), il est nécessaire que chacun des protagonistes s’engage et privilégie le don de soi et s’interroge sur ses dysfonctionnements. Une psychothérapie ou un vrai travail d’introspection favorise la réussite d’un couple.
En effet, “l’autre” est le révélateur d’enjeux souvent inconscients et l’amour est avant tout une affaire personnelle. Chacun doit donc viser l’harmonie en lui-même avant d’espérer l’incarner dans son couple. Mais on l’a vu, de nos jours, la femme, parce qu’elle peut facilement épanouir sa part masculine dans le monde du travail se trouve en avance sur l’homme qui, lui, freine pour aborder et investir son « féminin ». Pourtant, s’il veut vivre paisiblement et harmonieusement sa relation aux femmes, l’époque exige de lui qu’il découvre et investisse cette part de lui-même qui lui fait si peur. Souvent, c’est par crainte (inconsciente) d’y perdre son identité. D’autre part, à priori, même s’il semble plus facile pour un homme d’incarner le masculin et pour une femme d’extérioriser son féminin ; aujourd’hui, une autre dimension du caractère sexué se pose. Faire, comme un homme, pour un homme ; et comme une femme pour une femme, n’est plus suffisamment fondateur du sentiment identitaire sexué.
Quand il est question de l’identité : se sentir un homme ou une femme, il s’agit “d’être” et non plus de “faire”… ! Et c’est une autre histoire car celui ou celle qui souhaite la sentir de l’intérieur de lui-même, doit visiter ses profondeurs psychiques, dénouer les noeuds de son histoire, épancher ses émotions sans éclabousser son partenaire ou son entourage et recadrer ses préjugés sur les images masculines et féminines. Alors, comment travailler ses polarités masculine et féminine, les pacifier et les unifier ?
Etant psychothérapeute et animateur de stages de Tantra***, ce sont les 2 démarches que je conseille. Elles sont directes, ciblées et complémentaires. La psychothérapie, surtout corporelle, nettoie l’histoire personnelle et approche le féminin en investiguant les ressentis et en libérant les émotions. Le Tantra, lui, facilite la découverte de l’autre et induit le sens du “sacré”. Mais il y a sans doute d’autres voies moins formelles et plus progressives : les groupes d’hommes ; les groupes de femmes, par exemple.
L’identité se fonde dès la naissance : on dit “il” ou “elle” en parlant du bébé, selon son sexe. On lui donne un prénom qui contribue à la confirmer. Mais pour solidifier son identité chaque garçon doit :
1: se dissocier de sa mère pour le garçon alors que pour une fille, il s’agira, au contraire, d’être comme sa mère … mais mieux qu’elle ….
2 : s’identifier au père et dépasser la peur d’être homosexuel, pour le fils : aimer et être aimé d’un homme serait devenir comme “elle”, sa mère. Mais alors, il ne serait plus un “homme”. Le risque de se couper de sa part féminine est flagrant. Pour une fille, l’accès au féminin est accessible facilement. C’est la nature profonde de la femme. Et sa morphologie lui impose dans la sexualité comme dans la maternité la conscience de l’intériorité.
De nombreux ouvrages parlent de ces thèmes. (lire : « père manquant – fils manqué » de G. Corneau ; « les enfants de Jocaste » de C. Olivier ; « la fille de son père » de L. S. Leonard …). L’attitude du père est cruciale. Sa présence ou son absence ainsi que son comportement influent sur le sentiment d’identité sexué de ses enfants. En cas de carence, garçons et filles risquent de cumuler les conquêtes pour se prouver leur virilité ou leur féminité. Cette quête peut être sans fin. A l’extrême, en cas d’absence totale du père et manquant d’exemple masculin, le fils développera à l’excès son côté féminin et la fille sera tentée par des aventures homosexuelles. Et à l’inverse, la présence trop autoritaire du père construit des personnalités machistes pour les garçons et soumises ou au contraire révoltées pour les filles. Alors, comment un homme peut-il accéder à son féminin intérieur, le laisser s’épanouir et se sentir quand même un homme ? Et vice-versa pour une femme ? Recevoir et apprécier de recevoir d’un homme ouvre la porte du féminin des hommes. Et en s’impliquant, en contactant et en exprimant leur vulnérabilité, ils en passeront le seuil. Un travail corporel, avec un homme, dans un contexte psychothérapeutique constitue la meilleure des solutions. Pour le fils en manque de contact avec son père, certains jeux de rivalité, dans le sport par exemple, lui révéleront sa puissance et sa dimension masculines. Pour la fille, l’identité féminine est confirmée par le père (mais il faut qu’il reste à sa place … de père …) et aussi par la mère qui doit en reconnaître la validité. En s’affirmant face à son père, en s’opposant à lui, elle valide son masculin mais l’ouverture au monde social et professionnel lui permet également d’investir et de s’approprier cette part d’elle-même. En effet, au cas où cette confrontation ne puisse se faire avec le père, patrons et collègues lui serviront de substituts paternels.
Conclusion :
L’être humain est naturellement en quête de “Reliance”, d’harmonie et de bonheur ; “Reliance” en soi, à l’autre et au “Grand-Tout”. La réussite d’une relation amoureuse (que celle-ci soit enrichissante, durable et harmonieuse) contribue à l’élévation de conscience à condition que chacun s’implique dans une démarche d’unification de ses polarités masculine et féminine. La libération des émotions en est le premier pas et le deuxième est d’investir son identité de genre. La validation identitaire (pour se sentir pleinement “homme” ou “femme”) passe par un travail psycho-corporel mené avec des individus du même sexe. Les groupes “entre hommes” et “entre femmes” sont des alternatives à un travail psycho-corporel.
* “Les Cartes de l’Homme Nouveau” : tarot initiatique de Jacques Lucas, paru aux éditions “Le Souffle d’Or” Deuxième édition augmentée, avril 2017
** Maslow était un psychologue du milieu du siècle dernier. Il a écrit de nombreux ouvrages. Il est connu entre autres par l’établissement d’une grille qui explique les motivations existentielles de l’être humain : “La pyramide de Maslow”
*** “Le Tantra, Horizon sacré de la relation”, de Marisa Ortolan et Jacques Lucas, 2e édition, modifiée et augmentée, octobre 2011 aux éditions “Le Souffle d’Or”.
“Tous les chemins mènent à l’homme” paru en septembre 2015 (ed. “Le Souffle d’Or”)
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